samedi 24 septembre 2011

Étape 4 : Le choix des poissons

Nous en sommes à l'étape la plus plaisante de l'installation d'un nouvel aquarium!  Nous avons déjà placé notre bac à un endroit approprié et l'avons décoré (étape 1), nous avons laissé le temps à l'eau de se "cycler" (étape 2),  nous avons tout ce qu'il faut pour bien entretenir l'aquarium (étape 3) et maintenant que tout est prêt, nous allons ajouter une population à notre bac.

Avant tout, il y a plusieurs choses à considérer.  Il ne suffit pas d'aller à l'animalerie du coin se choisir des poissons que l'on trouve jolis et de les mettre ensemble dans l'aquarium.  Comme tout être vivant, chaque espèce de poissons possède des caractéristiques qui lui sont propres et par le fait même, des besoins particuliers.  Par exemple, auriez-vous l'idée de placer un pingouin et un chat dans le même environnement?  Ça peut sembler idiot comme question, mais le but est simplement d'illustrer qu'il existe des différences significatives entre les différentes espèces de poissons que l'on retrouve en aquariophilie. Cela nous oblige à se questionner sur la compatibilité de ces espèces.  C'est la responsabilité de l'aquariophile, même s'il ne s'agit que de poissons!  Chaque petite vie compte, gardons ceci à l'esprit.  Voici donc les principales considérations à prendre en compte pour constituer notre nouvelle population :

La température de l'eau

C'est l'une des premières choses à laquelle il faut réfléchir.  Comme les espèces retrouvées en aquariophilie proviennent des quatre coins de la planète, on imagine facilement que certaines espèces proviennent de climats plus chauds et d'autres de climats plus froids.  La majorité des espèces retrouvées en magasin sont dites "tropicales" et nécessitent une eau plus chaude pour leur maintien, mais certaines variétés très communes (comme le poisson rouge par exemple) proviennent de milieux tempérés et plus froids.  Même si certains poissons tolèrent de grands écarts de température, il faut toujours tendre à offrir l'environnement optimal aux pensionnaires de nos bacs et donc, il vaut mieux éviter certaines cohabitations.  La température de l'eau affecte différents paramètres comme le taux d'oxygène dissout dans l'aquarium, le pH, etc.!  C'est donc un paramètre crucial et une simple recherche sur internet (sur aquabase.org par exemple) pourra nous renseigner sur les besoins de la variété qui nous intéresse.  

Le pH requis pour l'eau 

Comme pour la température, le pH est un paramètre important dans la garde des poissons en capativité.  Même si un pH de 7 est adapté à une majorité d'espèces, il en existe qui évoluent normalement dans des milieux au pH beaucoup plus haut (basique) et beaucoup plus bas (acide).  Pour ne citer que ces deux exemples, on sait que les "néons", petits poissons rouge et bleu très fréquents en aquariophilie du fait qu'ils sont très beaux et relativement facile à garder, proviennent d'amazonie où les eaux sont acides.  Un pH de 6,5 environ est souhaitable pour cette espèce.  Les cichlidés d'Afrique quant à eux (des lacs Malawi, Tanganyika et Victoria) vivent dans des eaux plus dures et au pH plus élevé (7,5 à 9), et requièrent donc certains soins particuliers lorsqu'on ajuste les paramètres d'eau.  Il serait donc impossible de garder ces deux types de poissons dans le même aquarium, tout en assurant à chacun une qualité de vie optimale.  Pour ajuster le pH de l'eau, il y a différentes techniques, mais nous verrons ceci plus loin dans notre apprentissage.  Une chose bien importante à retenir, c'est qu'il faut toujours éviter de grandes variations de pH dans une même journée, car l'effet est généralement désastreux pour les poissons.  On dit même qu'il vaut mieux conserver un pH légèrement inadéquat, mais stable, qu'avoir un pH adéquat qui varie régulièrement.  Pour tester son pH, on peut utiliser les tests en gouttes qui se vendent sur le marché, la plupart sont assez précis pour nos besoin d'aquariophiles.

La taille mature et le comportement de l'espèce

Comme nous l'avons mentionné à l'étape 1 (choix et emplacement de l'aquarium), il est important de ne pas créer une surpopulation dans notre aquarium.  Il existe une formule de base pour calculer un nombre de poissons maximum par volume d'eau qui peut être appliquée assez uniformément sans risquer de dépasser le nombre raisonnable de poissons maintenus ensemble.  Pour les espèces tropicales classiques (comme les tétras ou les rasboras, qui sont de grandes familles - ou plutôt genres) on appliquera la formule 3cm de poisson par 4L d'eau (1 pouce par gallon US).  Pour les poissons rouges et autres grands pollueurs, on utilisera plutôt 3cm de poissons par 12L d'eau (1 pouce par 3 gallons).  Pour calculer correctement, il faut bien sûr utiliser la taille adulte du poisson, et non la taille à l'achat.  Si on faisait l'inverse, on se retrouverait vite avec des poissons ayant grandi et donc avec une surpopulation dans l'aquarium.  Encore une fois, une recherche sur internet nous permettra d'obtenir les informations de taille maximale des poissons.

Une fois ce calcul effectué, il reste encore plusieurs des facteurs à considérer.  L'espèce que vous désirez ajouter à l'aquarium est elle paisible, ou est elle agressive?  Peut-on la garder dans un aquarium communautaire ou vaut-il mieux la garder entre membres de la même espèce?  Peut-on garder les mâles (ou les femelles) en communauté ou vont-ils s’entre-tuer?  Quel ratio mâle/femelles est-il préférable de garder (généralement 1 mâle pour 3 femelles est conseillé) pour éviter l'épuisement des femelles?  Cette espèce est-elle territoriale et y-a-t-il un volume d'eau minimal recommandé par individu (ex.: les piranhas, les cichlidés africains)?  Parfois, il faut se plier à la raison et laisser tomber certaines espèces très jolies, mais qu'il serait impossible d'héberger convenablement!

Une règle d'or en aquariophilie, qui prévaut même pour les espèces généralement paisibles, est que si un poisson est assez petit pour entrer dans la bouche de l'autre, il se fera manger.  On a même vu des poissons à forte tendance végétarienne (par exemple le très commun plecostomus) s'attaquer à des poissons plus petits, probablement pour défendre ses ressources.  Il vaut donc toujours mieux choisir des espèces de tailles semblables, ou réputées pour pouvoir être maintenues avec des espèces plus petites sans s'y attaquer (comme les discus avec les néons par exemple).  Notez qu'une plantation plus dense de l'aquarium aura pour effet de fournir plus de cachettes aux poissons les plus petits et donc limitera aussi l'agressivité et le stress dans l'aquarium.

Finalement, pour les individus de types grégaires, comme les poissons de bancs, on conseille toujours de maintenir un certain nombre d'individus de la même espèce pour s'assurer de réduire le stress de ceux-ci et surtout pour pouvoir observer le comportement naturel et normal de l'espèce. En effet, c'est lorsque le nombre d'individu est suffisant que le comportement de banc de ceux-ci apparaît, alors que quelques individus isolés auront plutôt tendance à errer et à se cacher dans l'aquarium.  On parle souvent d'un minimum de 6 individus par espèce sur les sites spécialisés, mais cela peut varier d'une espèce à l'autre, d'où l'importance de choisir ses poissons d'avance et de bien s'informer à leur sujet.

La zone de nage


La zone de nage est un aspect souvent très négligé dans le choix des poissons.  Pourtant, elle est importante si on veut bien se remplir les yeux lorsqu'on regarde notre aquarium.  En effet, en choisissant des poissons qui ne nagent pas sur le même étage d'eau, on obtient une répartition des poissons dans les différentes zones de l'aquarium et donc, l'aquarium semble plus vivant.  Il y a en fait 4 zones principales dans l'aquarium : 1-Le fond; 2-Le bas; 3-Le centre;4-Le haut.  En choisissant des espèces qui utilisent les différentes zones, on évite aussi de surpeupler une zone en particulier et de créer une compétition à la fois pour l'espace et la nourriture.  Toutes les espèces ne sont pas aussi voraces, donc certaines pourraient s'alimenter avant les autres.  C'est pour cette raison qu'il existe aussi différents types de nourriture (flottantes, qui coule, de fond, etc.), mais nous en reparlerons.

Un autre aspect de la zone de nage consiste à donner aux poissons une certaine longueur sur le plan horizontal pour leurs déplacements.  En effet, certains aquariums sont conçus sur le haut (comme la Fluval Chi par exemple) et bien que cela soit très esthétique, c'est pourtant inapproprié pour les habitants du bac.  Il faut donc toujours s'assurer que les poissons puissent nager à leur aise sur le sens de la longueur, et non de haut en bas!

Le mode d'alimentation


Il existe deux grand types de nourritures pour poissons : la nourriture végétarienne (à base d'algues le plus souvent) et la nourriture pour carnivores (à base de farine de poisson ou autres protéines animales).  Bien que les nourritures sèches sur le marché puissent convenir à la majorité des espèces, il ne faut pas oublier que malgré tout certaines espèces ont des modes d'alimentation particuliers dans la nature qui peuvent les rendre plus difficiles sur le choix de la nourriture.  On pourra alors devoir utiliser des nourritures congelées ou même vivantes (larves d'insectes ou de crevettes, vers, etc.) et il faut donc y être préparé(e) et conscientisé(e).  Aussi, la croyance populaire qui veut que les mangeurs d'algues puissent se nourrir exclusivement des algues sur les vitres du bac et faire à notre place l'entretien de l'aquarium est tout à fait erronée!  Les végétariens ont eux aussi besoin d'être nourris régulièrement et pour ce faire, on utilisera soit la nourriture sèche du commerce, ou encore comme complément on pourra utiliser certains légumes qu'on aura fait bouillir préalablement.  La courgette (zucchini) est particulièrement efficace pour attirer les poissons, mais nous reparlerons plus loin des possibilités qui s'offrent et qui sont communément utilisées.  N'oublions pas non plus que certains poissons sont des prédateurs naturels et qu'ils peuvent aussi choisir de s'alimenter parmis leurs colocataires s'ils ont faim, même s'il s'agit de leurs propres rejetons, comme dans le cas des guppies.  Enfin, comme on peut le constater, la nutrition des poissons est une question fort importante en soit.

Plusieurs personnes se demandent encore à quelle fréquence devrait-on nourrir nos poissons?  En règle générale, on dit qu'il faut éviter de surnourrir pour limiter les pertes (et la détérioration de la qualité de l'eau) et qu'il vaut mieux nourrir plus souvent en petites quantités que rarement en trop grande quantité.  On donne idéalement à manger chaque jour, une quantité suffisante pour que les poissons aient tout mangé en moins de 30 secondes.  On peut diviser cette quantité par la suite et nourrir 2 ou 3 fois par jour si on le désire.  Et si vous partez pour le weekend, n'achetez pas les "blocs vacances" qui rendent l'eau très sale à la longue.  Nourrissez plutôt un peu plus abondamment les 2 jours avant le départ et nourrissez de nouveau au retour.  Vos poissons se porteront très bien!


Le mot "biotope" est un terme très populaire qui signifie "groupe d'individus de la même région".  Même si ce n'est pas obligatoire, il peut être une excellente idée de choisir des espèces provenant des mêmes eaux : de cette façon, les paramètres idéaux sont les mêmes pour tous les habitants de l'aquarium et ceci rend la gestion des paramètres d'eau très simple.  Parmi les biotopes connus, on parle des biotopes sud-américains, asiatiques, australiens, africains.  Des recherches sur internet nous permettons de trouver des exemples de biotopes incluant le volume d'eau et la population contenue dans l'aquarium.


Voilà!  Il ne nous reste qu'a débuter les recherches et à choisir nos futurs poissons!  N'hésitez pas à nous contacter pour obtenir des conseils sur le choix des espèces!

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